15 ans !

Serena by Stéphane Degardin

Et oui, vous avez bien lu, c’est le jour de vos Rage News annuelles ! Et comme tous les ans, je vais copier/coller les news de l’année dernière, et légèrement les modifier parce qu’au niveau de mes productions, il ne s’est presque rien passé ! OK, je plaisante. À moitié. Bon, j’ai peut-être un peu copié/collé le présent paragraphe…

Allez, c’est parti !

Alex Nascimento a terminé les crayonnés de Rage 7, et attaque l’encrage. Une fois l’encrage terminé, je vais soit partir en quête d’un nouveau coloriste, soit m’occuper des couleurs moi-même. Le retard de Rage 7 n’est toutefois pas un problème, parce que je suis en train de plancher sur La Seconde Nuit, un Livre dont vous êtes le héros qui mettra en scène tous les persos de Rage et Séréna introduits jusqu’à présent, fera suite aux événements de Rage 6 et devrait paraître l’année prochaine (oui, je sais, c’est ce que j’ai écrit l’année dernière, mais l’écriture des projets Séréna a occupé tout mon temps libre). Vous comprendrez quand vous lirez l’histoire que le seul format possible était un format de Livre dont vous êtes le héros. Ma première idée était d’en faire un RPG, mais j’ai pensé aux lecteurs de Rage qui n’apprécient pas forcément les RPG, et auront besoin de savoir ce qu’il se passe entre Rage 6 et 7. En faire un Livre dont vous êtes le héros avant d’adapter l’univers de Rage en RPG était la meilleure solution.

Worlds of Rage 11 est en cours de production et toujours prévu pour 2023 ! Ne manquez pas ce prochain numéro, avec une fabuleuse couverture de Yonami, et les nouveaux chapitres d’Arcanes, une série bourrée d’action dessinée par Walmir Archanjo et de Séréna, une série dessinée par Stéphane Degardin, dont les chapitres vont être compilés dans un premier numéro imprimé qui sera disponible sur Amazon en 2024 aux côtés du livre Le Temple des perles, spinoff de Séréna également dessiné par Stéphane Degardin. Vous aurez plus d’infos sur Le Temple des perles, le bouquin le plus étrange et barré que j’ai jamais écrit (sans rigoler) au fur et à mesure de sa production.

Le même Stéphane Degardin, doit être en ce moment en train de réfléchir à des moyens de m’assassiner pour ce que je lui fait dessiner dans le chapitre charnière de Séréna à paraître dans Worlds of Rage 11 : une foule de personnages dans laquelle le lecteur doit être en mesure d’identifier littéralement tout le monde ! Je vous en dis plus sur ces deux bouquins dans pas trop longtemps (Ne manquez pas les posts de fin d’année). Si tout se passe bien, 2023 sera l’année de Séréna !

Et sinon, ben… ce sera 2024.

J’en profite pour vous rappeler que les nouvelles éditions de mes livres et BD sont disponibles dans leurs bibliothèques numériques respectives ou en version imprimée brochée et reliée sur Amazon !

Pour patienter en attendant les nouveaux numéros de Rage et Worlds of Rage, vous pouvez toujours vous taper mon premier livre, 10 ans de galère, paru il y a quelque temps, mais toujours d’actualité : 230 pages de délire verbal sur le monde de l’édition, la création de scénario, la PAO et l’auto-édition, sans oublier l’intégralité du scénario du premier album de Rage ! Et juste pour vous, la version numérique Amazon est gratuite pour tout achat d’une version imprimée ! Elle est pas belle la vie ?! Pour accéder à la page du livre, cliquez par ici.

Au vu de la réputation dont bénéficie Amazon auprès de nos amis libraires en France, et de mes discussions avec les associations organisatrices de festivals quand le libraire qui fait partie de l’association a trop d’influence sur le festival et demande un pourcentage aux auto-éditeurs dont les livres ne sont pas dispos dans sa librairie, voire refuse carrément leur participation, je me sens obligé d’ajouter une précision : la version imprimée de 10 ans de galère et les compilations de Rage et ses séries dérivées sont disponibles uniquement chez Amazon, non pas parce que j’ai spécialement envie de réserver une exclusivité à Amazon, mais parce que financièrement, je n’ai pas le choix. Disposer d’une version Kindle avec possibilité de l’imprimer à la demande par les services d’Amazon est la solution la plus appropriée pour les petits éditeurs comme moi. L’autre solution serait d’imprimer en offset le plus grand nombre possible d’exemplaires de chaque livre, afin de faire baisser son prix unitaire, et pouvoir attribuer les pourcentages exorbitants demandés par tous les acteurs de la chaîne du livre, afin d’avoir une chance de me retrouver en librairie et en bibliothèque et bénéficier enfin d’une visibilité correcte dans tout le pays (en supposant que les libraires veuillent bien le commander). Pour le moment, je n’en ai juste pas les moyens. Je n’ai rien contre les libraires, et s’ils ont envie de me considérer comme un concurrent, j’aimerais bien pouvoir dire que ce n’est pas mon problème. Malheureusement, ce serait faux. C’est bien un problème, et les rapports sont toujours un peu tendus avec les plus populistes d’entre eux qui essaient de tenir à l’écart tout ce qui peut empiéter sur leurs bénéfices. Ça ira mieux quand je gagnerai au loto.

Notez que, comme pour la plupart des auto-éditeurs, l’auto-édition n’est pas réellement un choix pour moi. Contrairement à ce qu’on essaie de vous faire croire, on ne se retrouve pas en auto-édition dans le but d’entrer en concurrence avec tous les acteurs de la chaine du livre. J’aurais mieux aimé que mes projets soient acceptés par des éditeurs mais ça n’a pas été le cas, donc quand j’ai eu une quarantaine d’années, j’en ai juste eu assez, j’ai décidé d’arrêter d’envoyer des projets et m’auto-éditer. Je ne suis pas devenu auto-éditeur dans le but de faire concurrence à qui que ce soit (même si je comprend quand même la logique. Et comme je suis à la fois éditeur et auteur, et que je m’occupe de la distribution et la vente de mes livres, ça fait beaucoup de concurrents différents…), je voulais juste que mes productions aient une chance d’être lues. Malheureusement, en devenant auto-éditeur, je me suis retrouvé tête la première dans le monde merveilleux de la BD, et maintenant, je fais mon possible pour maintenir la tête hors de l’eau et ne pas fermer ma petite entreprise déficitaire.

Tiens, j’en profite pour vous dire que ce dimanche est le dernier jour de la Fête du Livre du Var. Venez nombreux, mais pas pour moi, parce que je n’y serai pas. Impossible de participer à cette fête du livre avec la politique actuelle de l’organisation, qui favorise les libraires et les grands éditeurs au détriment des auteurs en auto-édition.

Allez, puisque je suis lancé, je vais poursuivre le jeu de massacre en faisant un peu de pub pour mon nouveau livre, intitulé Merci ChatGPT😄, et paru début 2023, dont voici le pitch Amazon :

La traite des huitres , la tonte des moutons à la barbare, l’abattage des moules, la chèvre de Monsieur Sagouin (c’est pas une coquille…) et tout un paquet d’inédits vous attendent dans ce fabuleux bouquin qui compile le meilleur de mes conversations surréalistes avec ChatGPT ! Quand vous posez une question à ChatGPT, cette fabuleuse intelligence artificielle met la meilleure volonté du monde pour y répondre. Elle va chercher en quelques secondes les informations les plus pertinentes dans sa base de données, afin de vous apporter la meilleure réponse… qu’elle ait pu déduire! Donc naturellement, si vous lui demandez n’importe quoi, si vous lui parlez un peu n’importe comment, elle va déduire littéralement n’importe quoi, et vous donner une réponse complètement farfelue qui frôle parfois le délire total! Ce livre est une compilation de mes conversations avec la version 3.5 de cette AI pétrie d’humour involontaire et complètement unique, avec mes questions tordues et ses réponses qui laissent parfois perplexes, et sont souvent hilarantes! Que dire de plus pour faire la promo de mon nouveau bouquin? Ah, je sais! Il s’agit d’un livre à se procurer de toute urgence, parce qu’un jour, les bugs qui ont généré les réponses délirantes qu’il contient seront corrigés, et il deviendra impossible de les reproduire!

Comme pour le livre précédent, la version numérique Amazon est gratuite pour tout achat d’une version imprimée ! Pour accéder à la page du livre, cliquez par ici.

Alors la création de ce livre a une histoire :

À la fin de l’année 2022, on a eu tout un battage sur les intelligences artificielles génératives, qui vont envoyer les vieux au chômage, et apporter du boulot aux jeunes qui y voient plein d’opportunités d’emploi (c’est le ressenti général quand on discute à la fois avec les jeunes et les vieux en festival).

Très concernés par l’idée de devoir gagner leur vie sans dessiner, les artistes sont retournés à l’état sauvage et ont commencé à m’engueuler sur Facebook par post interposé avec des arguments de populistes qui peuvent se résumer par On nous prend tout et on nous donne rien et une hypocrisie lamentable, tout ça parce que je postais des images en IA que je trouvais plutôt réussies (enfin, de loin…).

Remarque : J’ai tout d’abord fait une liste dans cet article de tous les arguments que j’ai vu passer, mais je me suis rendu compte après-coup que j’en avais oublié. Je mets donc à jour cette liste au fur et à mesure jusqu’à mon post de Noël. Reconnectez-vous régulièrement et régalez-vous !

Pour commencer, on m’a écrit c’est bourré d’erreurs… Quand on suit des ateliers aux Beaux Arts, on essaie de nous apprendre à carrément vénérer l’Erreur, mais là, tout à coup, la tendance a changé. Dire d’un logiciel qu’il comporte des erreurs comme si ces erreurs n’allaient jamais être corrigées, ça revient à prendre les gens pour des cons. Avec toute la propagande qu’on subit sur Internet, on pourrait s’imaginer que les utilisateurs en tireraient des leçons, et le problème, c’est que c’est bien le cas. La leçon que tout le monde a l’air de retenir, c’est qu’on peut prendre les gens pour des cons et que ça marche. Du coup, au lieu d’essayer d’assainir le système, tout le monde se met à utiliser des techniques de communication de politicien pour ménagère de moins de cinquante ans dès qu’il a un message à faire passer… Libraires, éditeurs, auteurs… Tout le monde nous balance sa petite propagande personnalisée en amateur.

Dans le même registre, j’ai lu que créer une image avec une IA, c’était du vol d’image, parce que si l’IA se sert d’un pixel de votre image pour créer une image complètement originale (je simplifie le processus, mais c’est à peu près l’idée), elle est obligé de la copier (puisque techniquement, une machine ne peut pas regarder sans copier, alors qu’un humain, si, alors lui ne vole pas…). Je ne vais même pas vous expliquer pourquoi je trouve ça complètement con.

On m’a écrit aussi qu’une image générée par une IA, ce n’est pas de l’Art, comme si je devais en avoir quelque chose à foutre. Quand une image me plait, je ne me pose pas le genre de question qui préoccupe un milliardaire avant l’achat d’un Mondrian…

J’ai également découvert à cette occasion un nouveau concept : le vol de style. Alors si un style pouvait être protégé dans le cadre des droits d’auteur, tous les artistes qui cèdent leurs droits d’auteurs (ceux qui travaillent pour Marvel ou DC par exemple) n’auraient plus le droit de travailler (à moins d’arriver à changer radicalement leur style). Et ceux qui ont envie de copier leurs artistes préférés seraient bien emmerdés. De tous les procès en cours sur le sujet, le seul qui me paraît viable est celui de Getty Images, une société qui a réellement été lésée. Pour les autres procès, à mon avis, les auteurs ne devraient pas s’attendre à des miracles…

Certains auteurs qui ont apparemment vécu leurs études de dessin comme des étudiants en médecine (c’était hyper-dur, on en a chié, et tout ça pour en arriver à se faire piquer son boulot par une machine qui s’occupe de tout en quelques secondes, etc.) ont sorti que les IA étaient en train de casser tout un marché : celui du petit dessinateur pas cher parce qu’il commence, à qui un éditeur donne une chance pour une couverture de disque ou de roman uniquement pour des raisons de budget. Donc, le résultat, c’est un dessin passable et pas cher, que le lecteur va payer au prix fort parce que ça ne va pas changer le prix du livre ou du disque résultant. Apprendre à travailler en étant payé, c’est très positif pour un artiste, et j’en parle à ma façon dans mon livre 10 ans de galère. Pour le client, c’est cheap quand même. Heureusement, il y a des solutions. Au lieu de servir aux éditeurs des dessins pas terribles pour pas trop cher, essayez de faire partie d’un studio et apprenez à dessiner en vous occupant des tâches ingrates qu’on vous donnera (la création de décors, l’encrage, la colorisation par aplats, etc.). Plus on développera les studios, plus on habituera les lecteurs à consommer des dessins de qualité au lieu de l’inverse. Parce que là, en ce moment, c’est plutôt l’inverse.

Je vois passer quelques fois des posts sur le remplacement des doubleurs. Alors je suis d’accord : les théatreux qui s’occupent de doublage sont appelés à disparaitre. Vous n’allez pas y croire maintenant, mais les IA vont parvenir à reproduire des émotions dans leurs voix artificielles. Quand ça arrivera, vous allez oublier que je l’avais écrit en 2023 et vous trouverez ça normal, mais là, pour le moment, vous n’y croirez pas parce qu’on vous martèle que c’est impossible (et l’une des particularités des textes de propagande, c’est de coincer votre raisonnement dans le présent). En revanche, les théatreux, eux, ne vont pas être mis à jour pour arriver enfin à ajouter des émotions crédibles dans leurs voix naturelles. Quand ça arrive, ils ont tendance à se lancer dans une carrière d’acteur et à laisser leur place à de nouveaux théatreux, ce qui a pour effet de maintenir le doublage en général à un niveau de qualité… constant. Le doublage est la raison pour laquelle je regarde mes films uniquement en VO sous-titrée. Et puis franchement, ça ne vous tente pas vous, en tant que spectateur, d’écouter un acteur étranger parler français avec exactement le même timbre de voix et exactement les mêmes tonalités émotionnelles ? Moi je n’attends que ça.

Pour en revenir à ma discussion sur Facebook, on m’a aussi écrit qu’il me fallait payer les auteurs pour les images que je partageais (à cause de ce fameux vol d’image dont je parle plus haut…) alors que je ne suis même pas à l’origine de leur création, et même si cette demande farfelue était légitime, elle me poserait quand même un problème, parce que si une image en IA est générée en quelques secondes à partir d’un million d’illustrations et de photos, même en donnant juste 1 euro à chaque auteur à l’origine d’un pixel de l’image (oui, je simplifie, bon…), ça ferait quand même un million d’euros… Du coup, si je partage dix images, ça fait dix millions… Je me demande comment les artistes ont l’intention de gérer cet afflux d’argent qui arrivera de tous les côtés, d’un point de vue comptable… 

On m’a dit aussi qu’en partageant des images en IA, je faisais la promotion d’images volées. Alors c’est une vision du partage d’images très américaine, et c’était bien un américain qui m’en parlait. Sur les réseaux sociaux, effectivement, quand une image nous plait, on la partage, donc, on peut aussi prétendre qu’on en fait la promotion. Si je partage vos images, c’est gratuit. Vous ne me devez rien, et c’est avec plaisir. Si je partage des images que vous n’aimez pas, c’est inutile d’essayer de me culpabiliser ou d’inverser les rôles, je ne suis pas votre valet. Je ne travaille ni pour vous, ni pour les autres, et je ne vous dois rien. Si vous pensez réellement être lésés à propos de vos soi-disant images volées, envoyez-moi déjà une facture détaillée, et on verra jusqu’où ça va aller.

Parmi tous ces artistes connus et moins connus, une seule personne savait que je commande régulièrement les planches de mes BD aux artistes qui bossent pour moi, donc il a prétendu que je voulais utiliser les IA pour me passer d’artistes. Que répondre ? L’argent que je dépense pour mes projets provient de mes fonds propres, et mon entreprise est constamment déficitaire parce que mes dépenses sont supérieures à mes bénéfices. Si je suis devenu lettreur, c’est pour être plus à l’aise dans mon travail de scénariste, mais aussi pour dépenser moins. Je vais également essayer de devenir coloriste pour dépenser moins. Si un jour, par miracle, je deviens un dessinateur assez compétent pour dessiner mes propres séries, ça me permettra aussi de dépenser moins. Si de votre point de vue, ça signifie que j’ai l’intention de léser les gens qui bossent pour moi, félicitations, vous pouvez vous lancer dans la politique. Pour les IA, c’est pareil. Lorsqu’un jour j’aurai envie de tenter l’expérience de la création d’un comic dessiné en IA, je le ferai, et notez bien que ça dépend uniquement de l’évolution des IA. Si je pouvais créer toutes mes BD en IA, ma production augmenterait, et peut-être que mes bénéfices aussi, ce qui me permettrait d’être plus à l’aise financièrement pour rémunérer des artistes. Ma situation n’est pas la même que celle de Marvel et DC. Ne me confondez pas avec un éditeur normal. Pour ce qui est du texte en revanche, je vais me servir d’IA comme je me sers actuellement de Google dès que les IA seront fiables. Si je dépense autant, c’est parce que je n’arrête pas d’écrire et que j’ai envie de publier mes productions. Si j’avais besoin que quelqu’un écrive à ma place, j’aurais déjà payé un scénariste depuis longtemps.

Ah, et on a aussi prétendu que je n’aime pas les artistes, ce qui me laisse un peu perplexe : je n’aime que mes amis. Certains sont artistes, d’autres non. Bizarrement, j’ai le même genre de conversation avec les racistes et les antisémites… Remplacez le mot Artistes par n’importe quel peuple, genre ou religion et vous allez comprendre.

La discussion a été intéressante, et m’a permis de communiquer avec des artistes très connus (les populistes qui gagnent une blinde) et des artistes pas connus du tout (populistes aussi, mais en moins riche) qui voulaient eux aussi participer au lynchage, et ça m’a conforté dans l’idée que ce n’est pas parce qu’un artiste est un génie que ce n’est pas aussi un parfait connard. Après, ça fait longtemps que j’ai appris à faire la différence entre les créateurs et leurs créations et à bien séparer les deux pour pouvoir apprécier une œuvre sans réfléchir à la mentalité de la personne qui l’a créée.

Pour en revenir à mon dernier livre et au monde merveilleux de l’édition, profitant de l’avénement de ChatGPT, les agrégateurs opportunistes habituels qu’on voit trainer sur Amazon ont upgradé leur proposition d’édition aux écrivains amateurs : suivez un tutoriel gratuit pour créer votre livre sur ChatGPT sans avoir à l’écrire, et on se charge de vous le publier moyennant finance… Evidemment, tous les grands éditeurs étaient scandalisés par cet afflux de nouveaux livres, et au lieu de gémir à cause de la présence sur Amazon de gens comme moi (qui essaient de s’éditer sans eux), se sont mis à gémir à cause de cette inondation de livres mal écrits (et parfois complètement hilarants) publiés sur Amazon. Comme de nombreux escrocs à deux balles leur envoyaient aussi des manuscrits écrits par ChatGPT, certains éditeurs ont annoncé qu’ils allaient arrêter de recruter de nouveaux auteurs pour ne plus avoir à lire tous ces manuscrits mal écrits. Bref, les éditeurs gémissent comme d’habitude, mais s’ils peuvent se passer de nouveaux auteurs, c’est qu’ils vont quand même plutôt bien…

De mon côté, j’ai vu passer sur Facebook des copies d’écran de questions absurdes posées à ChatGPT, qui répondait n’importe quoi avec un sérieux inébranlable, et j’ai commencé à m’y mettre aussi. Je me suis tellement marré en discutant avec cette IA, que j’ai monté ce dernier livre qui compile toutes les questions qui me sont venues à l’idée suivies par les réponses de clown triste de ChatGPT, et j’en ai fait une exclusivité Amazon (sans passer par un agrégateur, parce que je peux me débrouiller seul pour éditer mes livres).

Voilà, vous savez tout sur l’histoire de mon nouveau livre, et putain, que ça fait du bien de se défouler !

Ceci dit, si vous voulez tout savoir sur mes rapports avec les intelligences artificielles (à part mes discussions farfelues avec ChatGPT), je n’en utilise pas pour le moment, même si je continue à partager les images les plus amusantes ou intéressantes. À l’évidence, les IA vont entraîner une mutation de la société et de l’emploi, mais si ça peut nous débarrasser de tout un paquet de connards d’employés administratifs travaillant dans le privé avec une mentalité de fonctionnaire et d’artistes sous-doués qui travaillent dans le milieu uniquement parce qu’ils ont eu de la chance et nous pourrissent le monde de la BD et du cinéma, je ne suis pas contre. Et je ne vois pas pourquoi tous ces artistes s’attendraient à un soutien de la part des auto-éditeurs (qui ne sont pas de vrais artistes ni de vrais éditeurs, et n’ont qu’à fermer leur gueule pour avoir une chance de travailler chez les grands) ou de simples clients (qui n’existent que pour acheter et fermer leur gueule). 

Ça fait maintenant 15 ans que j’essaie de surnager dans le monde merveilleux de la BD, et aucun de ces artistes qui gagnent une blinde et qui se plaignent constamment n’est venu spontanément me demander de travailler avec lui. C’est normal parce qu’il ne faut pas rêver. Il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes. Les artistes qui gagnent une blinde ne travaillent pas avec des inconnus. Ils travaillent avec les scénaristes connus pour avoir l’assurance qu’ils écrivent réellement bien (et si vous ne comprenez pas cette partie de la phrase, lisez 10 ans de galère), mais surtout parce que travailler avec un scénariste connu, c’est une chance supplémentaire d’augmenter les ventes et donc les revenus. On comprend comment ça fonctionne. C’est normal. Mais en retour, ne demandez pas aux gens comme moi de spontanément vous soutenir quand vous vous retrouvez dans la merde. C’est le même principe que ce qu’on appelle l’intégration. Quand vous vous retrouvez avec une population croissante d’auto-éditeurs dont la présence vous gêne, c’est tout naturel de leur demander de s’intégrer au système ou de dégager, mais c’est aussi à vous de les intégrer au lieu d’essayer de les maintenir constamment à l’écart, ne serait-ce que pour éviter les frictions.

Pour en revenir à mes rapports avec les AI, comme je suis ce qu’on appelle (affectueusement…) un Apple Maniac, j’attends qu’Apple se dépêtre de sa reprogrammation de Siri et intègre un framework d’intelligence artificielle générative à Xcode pour que les éditeurs de mes applications graphiques de prédilection puissent l’utiliser dans leurs mises à jour. Et de là, comme un peu tout le monde, je deviendrai utilisateur d’IA. Si vous n’avez rien compris à ce paragraphe, c’est pas grave. Retenez juste que je vais utiliser des IA un jour où l’autre, et partagez votre haine sur les réseaux sociaux, ce sera plus simple…

Notez que malgré tous mes problèmes avec les libraires, les éditeurs et les artistes (ça fait beaucoup, quand on y réfléchit…), vous trouverez quand même mes livres à la librairie CROÂFunding, la première librairie consacrée 100 % à l’auto-édition, au 90 rue Pierre Mauroy, 59000 Lilles ! Espérons qu’il y aura un peu plus d’initiatives de ce genre pour les auto-éditeurs !

On ne va pas se quitter sans parler de mon application de lecture préférée, Nextory qui héberge toute la collection Rage, même les versions anglaises et le livre 10 ans de galère. Pour rappel, avec un abonnement Nextory, vous pouvez lire tout ce que vous voulez dans la bibliothèque Nextory, non seulement mes BD, mais aussi celles d’auteurs connus ! On y trouve même de vieux comics libres de droits ! Certains fournisseurs d’accès Internet proposent déjà l’option Nextory avec leurs abonnements, mais ce n’est pas tout ! Nextory fournit aussi les médiathèques numériques, que je liste sur le Rage Website département par département. N’hésitez pas à feuilleter chaque épisode de Rage, et à vous plonger dans la lecture de 10 ans de galère ! D’autant plus que je suis payé pour chaque page lue !

Oh, et tant que vous êtes sur le site, n’oubliez pas de consulter régulièrement le Calendrier des festivals auxquels je participerai l’année prochaine !

Et c’est tout pour aujourd’hui ! On se revoit à Noël !
Eric

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